La Chine tient tête aux députés canadiens sur le génocide contre les Ouïghours

La Chine tient tête aux députés canadiens sur le génocide contre les Ouïghours

L’ambassadeur de la Chine au Canada a signifié aux parlementaires canadiens de cesser de se mêler aux affaires intérieures de son pays par le biais de leur vote en attente sur la déclaration d’un génocide contre les Ouïghours dans la province du Xinjiang. Cong Peiwu, l’ambassadeur de Chine au Canada, réitére l’opinion de son gouvernement selon lesquelles il n’y a pas de mauvais traitements infligés aux Ouïghours. La Chine rejette les allégations de la part des Nations Unies et d’autres pays selon lesquelles des millions de personnes dans les camps de détention sont soumises au travail forcé et à la stérilisation.

Les conservateurs ont déposé une motion au Parlement la semaine dernière demandant au Canada de déclarer officiellement les crimes contre les musulmans ouïghours en Chine un génocide. Cette motion pourrait faire l’unanimité dès lundi. Le chef conservateur Erin O’Toole a déclaré que la motion et le vote subséquent sont nécessaires pour envoyer un signal clair et sans équivoque en ce qui concerne la dignité humaine et les droits de la personne. De son côté, le premier ministre Justin Trudeau n’est pas d’accord avec les responsables américains, les défenseurs des droits de la personne et les juristes qui soutiennent que les violations sont un génocide, affirmant qu’il s’agit d’un mot chargé qui doit être soigneusement utilisé.

L’ambassadeur affirme que son gouvernement a agi pour éradiquer les activités terroristes dans la province du Xinjiang. Il a déclaré que la population de la région a augmenté de 25% entre 2010 et 2018, un chiffre qui, selon lui, sape les accusations de stérilisation forcée et de génocide. Il a dit que les Ouïghours reçoivent une formation professionnelle et linguistique afin qu’ils puissent prospérer dans la société chinoise. Il a également contesté les allégations de persécution religieuse, affirmant que les Ouïghours sont libres de culte dans les mosquées.
La Chine a détenu 1,8 million de personnes au Xinjiang sans procès et ne respecte pas ses obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et ne respecte pas les exigences du Conseil de sécurité en matière de mesures antiterroristes conformément à ces obligations. Bob Rae, ambassadeur du Canada aux Nations Unies et ancien chef libéral, a demandé à l’ONU en novembre d’enquêter pour savoir si la persécution des Ouïghours par la Chine constituait un génocide.

Un sous-comité parlementaire canadien a conclu dans un rapport d’octobre que le traitement des Ouïghours par la Chine est un génocide, une conclusion que la Chine a rejetée comme sans fondement. M. Trudeau et ses collègues dirigeants du G7 ont discuté des accusations portées contre la Chine au sujet du traitement de sa minorité ouïghoure lors de leur sommet virtuel vendredi.

La Chine a également dénoncé le leadership du Canada à l’égard d’une déclaration internationale de 58 pays contre la détention arbitraire des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor qui ont été emprisonnés en Chine. Toutefois, les responsables canadiens ont pris la peine de ne pas nommer la Chine comme cible de la déclaration, disant qu’elle essayait de lancer un mouvement mondial contre une pratique coercive que plusieurs pays utilisent maintenant et qui doit être arrêtée par un message clair de la communauté internationale à l’échelle mondial.

L’ambassadeur chinois affirme que si le Canada veut vraiment être à la mesure de l’esprit de cette déclaration, il devrait libérer Meng Wanzhou, cadre de Huawei, que la GRC a arrêté en raison d’un mandat d’extradition américain. Il soutient que ses poursuites sont illégales et que son maintien en détention est également arbitraire. En retour, le Canada et ses alliés affirment que Kovrig et Spavor sont détenus en représailles à l’arrestation de Meng et que les accusations de sécurité nationale portées par la Chine contre eux sont fausses.

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