Les ministres internationaux de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Grande-Bretagne et des États-Unis d’Amérique, ont émis une déclaration critiquant Assad avant l’élection à l’effet que le vote ne serait ni libre ni équitable. La Turquie, un adversaire d’Assad, a en outre déclaré que l’élection avait été illégitime.
Les élections se sont déroulées en Syrie. Les gains donnent à Assad, 55 ans, sept ans de plus au pouvoir. Son père, Hafez al-Assad, a dirigé la Syrie pendant trois décennies jusqu’à sa mort en 2000. Le président de la chambre du parlement, Hammouda Sabbagh, a annoncé les résultats lors d’une conférence de presse jeudi, affirmant que le taux de participation avait été d’environ 78%, avec plus de 14 millions de Syriens participants.
Le vote avait été boycotté par les forces kurdes soutenues par les États-Unis qui administrent une région autonome riche en pétrole dans le nord-est et dans le nord-ouest de la région d’Idlib, la toute dernière enclave rebelle existante, où les citoyens ont dénoncé l’élection lors de grandes manifestations mercredi. Les années d’Assad en tant que président ont maintenant été définies par le conflit qui a commencé en 2011 avec des manifestations calmes avant de dégénérer en un conflit multidimensionnel qui a fracturé le pays du Moyen-Orients.
Les autorités syriennes auraient organisés de grands rassemblements ces derniers jours pour encourager le vote, tandis que la ligne directrice d’Assad avait ordonné aux travailleurs de l’État de voter. Le régime d’Assad, soutenu par le parti socialiste arabe Ba’ath, a déclaré que les élections de mercredi montrent que la Syrie fonctionne malgré le conflit vieux de dix ans. Le conflit politique en Syrie a tué des milliers d’hommes et de femmes et chassé 11 millions de personnes – environ la moitié de la population – de leurs foyers.
Assad opérait contre deux obscurs candidats, l’ancien vice-ministre Abdallah Saloum Abdallah et Mahmoud Ahmed Marei, chef d’un petit parti d’opposition officiellement sanctionné. Marei a obtenu 3,3% du vote, tandis que Saloum a obtenu 1,5%, a déclaré Sabbagh. La guerre par procuration s’intensifie en Syrie après le retrait des troupes américaines, la paix reste insaisissable. Le plus grand défi d’Assad, maintenant qu’il a repris le contrôle sera de faire face à une économie en déclin. Le président syrien Bashar al-Assad a remporté un quatrième mandat avec 95,1% des voix lors d’une élection qui étendra son règne sur une nation ruinée par la guerre mais dont les opposants et aussi l’Etat occidental avaient été marqués par la fraude.
Le resserrement des sanctions américaines, l’effondrement monétaire du Liban voisin, la pandémie COVID-19 qui frappe les envois de fonds des Syriens à l’étranger, ainsi que l’incapacité des alliés de la Russie et de l’Iran à fournir suffisamment de secours, signifient que les perspectives de reprise économique semblent médiocres.
